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Photo du rédacteurPhounkeo HappyCultrice

Les murs tombent, s'effritent...

Dernière mise à jour : 17 juin




Je ressens comme des énormes morceaux de murs tomber les uns après les autres, ça lâche de manière inéluctable, puis un effritement progressif de tous ces pans de murs qui ne tiennent plus… Le processus continue d’agir, et je me sens de plus en plus légère…


« Je ne suis plus en quête » 

Thich Nhat Hanh


Oui, je m’abandonne à cette force de vie qui me traverse, qui pulvérise, qui nettoie, et qui fait tomber les faux-semblants pour que je puisse enfin voir ce qui a toujours été là, ce trésor au fond de moi : toutes mes failles et toutes mes forces.


C’est vertigineux et salutaire

C’est très inconfortable et sain

C’est renversant et aligné

C’est puissant et pur


Je ne pensais pas que faire ce choix de plonger dans ma vulnérabilité authentique serait aussi bouleversant et puissant. Je crois même qu’il l’est indéniablement pour chaque personne qui choisira de laisser tomber les masques et de se dévoiler à sa vraie nature.

Parce que nous sommes si peu familiers avec nos zones de failles et nos zones de lumière, nous en avons peur. Et pourtant, de qui puis-je être plus proche si ce n’est de moi-même ? Pourquoi autant de murs construits entre moi et moi ?


Je me suis toujours vue forte : souriante, flexible, rarement malade, une énergie de travail inépuisable, une capacité à gérer de multiples projets à la fois, et au service des autres…


Après le Covid, en cohérence avec cet élan à se rassembler pour unir nos forces, j’ai voulu entrer dans l’aventure collective, et m’investir à fond dans un lieu de co-création, d’entraide, une aspiration à élever nos âmes ensemble et petit à petit ouvrir ce lieu à d’autres.


Nous avons trouvé ce lieu, et j’y habite depuis plus d’un an. Dans cette co-habitation et tous les paramètres contraignants que j’ai pu expérimenter, j’ai pu contacter un espace de vulnérabilité profonde, et ayant les outils pour traverser en conscience, j’ai pu voir ce qui était en résonance pour moi et ce qui ne l’était pas.  


Aujourd’hui je me retire du projet pour de multiples raisons, la principale étant le facteur humain où nous n’avons pas pu trouver la synergie entre nous. L’exploration de ce chemin-là continuera sans moi.


Et durant toute cette traversée, je suis reconnaissante du processus car j’ai pu voir ce qui était vraiment essentiel pour moi dans ce que j’ai envie de construire, dans la manière dont j’ai envie de m’incarner dans le monde.


La femme forte c’est moi, mais moi c’est aussi : une femme qui pleure de tout son être, qui doute, qui a peur, qui a besoin de bras réconfortants quand elle est au fond du trou, qui a besoin d’écoute, qui se perd, qui découvre toute la beauté de sa fragilité et de sa sensibilité…


Toute expérience aussi douloureuse soit-elle, est selon moi, un tremplin pour ensuite choisir le mieux, le plus beau car dorénavant, j’ai encore plus de clarté sur ce qui anime ma flamme de vie ! Et je sais bien que la réponse, je ne peux la trouver qu’en moi.


Voici ce que j’en retire de ce qui va rester vivant et fécond :

  • La vie n’est pas un champ de bataille mais un grand terrain de jeux. Si je n’ai pas de joie dans ce que je fais avec les personnes avec qui je suis alors cela ne sert à rien de lutter. Mon baromètre, c’est la joie !

  • Toutes mes activités en résonance avec mon cœur se relient et alimentent ma flamme de vie. Et ce feu intérieur nourrit chaque cellule de mon corps, il me donne vitalité et force pour me réaliser dans ce monde. Si je sens qu’il s’éteint, c’est que je ne suis pas sur la bonne voie.

  • Je veux construire dans la puissance de la douceur. Comme dans le taiji, j’utilise la force qui m’est donnée. Il est inutile de sortir sa force s’il n’y a pas d’éléments propices. C’est possible d’y aller en force, et ça peut aussi marcher mais c’est fatiguant, et ce n’est plus ce dont j’ai envie dans ma vie.

  • Je me suis découverte une hypersensibilité que je ne soupçonnais pas à ce point avec les animaux, les insectes, le vivant, j’ai une manière d’interagir avec lui qui m’est propre, et c’est essentiel pour moi de respecter ma forme (tout comme je respecte aussi la forme des autres).

  • Écouter plus que parler. Me poser en réceptivité, actionner de cet espace de silence et du cœur de mon être.

  • Continuer de lâcher-prise sur cette croyance qu’il « faut faire » mais au contraire, partir de mon espace du cœur et laisser agir. Ce qui ne veut pas dire que je ne fais rien, bien au contraire, le cœur va actionner joyeusement, et ça ne sera que d’autant plus puissant, car chaque action viendra d’évidence.

  • Je n’ai pas envie d’avoir un agenda plein tout le temps. Si je suis serrée de partout, ça ne peut pas marcher. Il est essentiel d’avoir des « espaces de rien », où je laisse infuser sans rien chercher, des espaces d’accueil et de disponibilité, à moi, aux autres. Je n’ai pas été éduquée à m’offrir ces espaces de rien mais je me rattrape, et je sens que c’est tellement plus sain.

  • Ralentir patiemment me permet de ne pas foncer droit dans le mur, de me laisser le temps, d’observer pour dé-couvrir ce qui est le plus adéquat.

  • Je n’ai pas à être mieux ou autre que ce que je suis à cet instant. Je reconnais mes zones d’ombre et mes zones de lumière, et c’est ça que je peux offrir à cet instant ; ni plus ni moins. J’assume. Je suis dans une honnêteté et en accord avec moi-même, avec puissance et légèreté.

  • Je prends du recul pour mieux voir. La situation n’est pas le tout. Ce que je vis dans une situation ne définit pas qui je suis de manière globale et ce n’est pas non plus la chose la plus importante au monde. Même si je peux le croire à cet instant-là.

  • L’autre tout autant que moi, a son histoire personnelle à vivre, avec ses hauts et ses bas, je vois et je respecte les élans et les limites de chacun.


Je remercie profondément les personnes avec qui j’ai cheminé dans ce projet, elles se reconnaitront ❤️ 

« Merci de m’avoir offert ce qui était le plus beau en vous avec la conscience du moment. »


Je vais continuer de danser en réceptivité, en ouverture accompagnée par le souffle de la vie !

Je vous en dis plus au prochain article…


« Danser, ce n’est pas se lever à tout propos

Sans éprouver de peine comme la poussière qui s’envole.

Danser c’est monter au-dessus des deux mondes,

Déchirer son cœur, et s’élever au-delà de son âme. »

Rûmi


Crédit photo : Vilius Kukanauskas de Pixabay

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