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Retraite méditative au monastère de Kopan à Katmandu

Une retraite d’un mois (18 nov au 18 dec)… dans le fameux monastère que l’on nomme Kopan monastery… des cours de bouddhisme tibétain (en anglais) avec environ 230 élèves…tous, nous nous retrouvions pour partager ces enseignements… Débutants, confirmés, curieux à la recherche de notre moi intérieur, nous avons chacun à notre manière vécu une expérience des plus enrichissantes… !


Au programme

05h30 – 06h00 : prosternations (option)

06h00 – 06h30 : thé

06h30 – 07h30 : méditation

07h30 – 08h00 : petit déjeuner

08h00 – 09h00 : karma yoga (nettoyage, rangement etc…)

09h00 – 11h30 : cours de bouddhisme

11h30 – 12h30 : déjeuner

12h30 – 14h00 : pause

14h00 – 15h00 : groupe de discussion

15h00 – 17h00 : cours de bouddhisme

17h00 – 18h00 : thé

18h00 – 19h00 : méditation

19h00 – 20h00 : dîner

20h00 – 21h00 : cours ou méditation


Je suis arrivée au monastère en m’attendant à être complètement isolée du monde, des gens, de tout… Je me retrouve parmi 230 élèves du monde entier et un lieu avec plus de 360 moines (enfants et adultes) ! Un lieu empli de belles vibes de chaleur, où tout le monde donne le meilleur, où on essaie de mettre de côté ses défauts et on apprend à vivre en «communauté»…


J’avais tout acheté à l’avance de peur de manquer de savon, de mouchoirs, de lessive… et j’y trouve une boutique avec tout le nécessaire sanitaire ainsi que des gâteaux, chips, barres de chocolat, boissons, bonbons…et une cafeteria en prime ! Incroyable mais indispensable pour tellement de monde… !


Je m’attendais à manger « moins » mais les plats de la cantine étaient délicieux et on pouvait largement se servir et resservir si on avait encore faim. Que des fruits et légumes de saisons, j’ai mangé bio et végétarien pendant tout mon séjour au Népal… j’ai senti que ça avait fait énormément de bien à mon corps… Pendant ce mois, j’avais décidé de ne rien manger de plus que ce que m’offrait le monastère, aucun surplus…


Je n’ai jamais eu faim et aucune carence, mon corps m’a dit merci pour cette alimentation des plus saines…


Je m’attendais à ne plus « avoir le droit » de lire et d’écrire… dès le premier jour, le monastère nous remit nos livres d’enseignement et de prières pour notre apprentissage. A l’entrée du monastère, il y avait une bibliothèque mais aussi une librairie et boutique de souvenirs, on pouvait passer des heures entre tous ces livres et ces objets spirituels. Mon petit journal intime fut alors le confident de mes journées dans ce lieu hors du temps et de mon évolution dans cet environnement des plus magiques…


Tous les jours, nous ne devions pas parler du réveil jusque 12h30 (après le déjeuner). Parfois, c’était toute la journée… Je reconnais que ces moments de silence font un bien fou ! Le but n’étant pas de ne pas parler mais de ne pas « communiquer », de rester avec notre « Moi »…

Le bouddhisme, ce n’est pas une philosophie, c’est belle et bien une religion avec ses prières, ses rituels, ses croyances… je ne pensais pas qu’il y aurait autant de choses à apprendre, à pratiquer… j’ai été complètement imprégnée de ce voile bouddhique… J’ai voulu faire cette retraite à 100% pour savoir vraiment si je prendrais refuge en Buddha ou pas, si dans mes moments de mal être, je voulais me réfugier en Buddha et demander son aide. Alors j’ai respecté scrupuleusement toutes les règles et suivi tous les cours et prières avec concentration et sérieux… j’ai été convaincue par une grande partie des enseignements (mais mon cœur est toujours tourné vers Mère Nature)… Je pense que le bouddhisme permet de se remettre en question et avoir pour « Guide » Bouddha ne peut pas faire de mal… bien au contraire, tout ce qui est enseigné n’existe que pour améliorer notre futur… dans cette vie et les suivantes (si l’on croit à la réincarnation)… Les concepts bouddhiques peuvent être complètement appliqués même si l’on n’est pas bouddhiste, l’idée étant de faire des bonnes actions au quotidien… En revanche, pour trouver l’éveil, on nous apprend qu’il est nécessaire de s’en remettre complètement à Buddha… En gros, si l’on fait des bonnes actions et l’on ne suit pas Buddha, on n’atteindra pas l’éveil… Mais penser positif et effectuer de bonnes actions, c’est déjà un bon début… ! ;)


Je ne vais pas résumer les cours car j’en

serais incapable et cela serait totalement

incomplet ; en 1 mois d’enseignement, je n’ai pu acquérir moi-même qu’une petite partie de ce que Bouddha voulait nous faire comprendre, il faut soi-même s’immerger dans cet univers pour sentir et découvrir le bouddhisme et ses bienfaits… Si vous vous en sentez le cœur, alors allez-y… ! ;)


Je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait… Je découvris une immense salle de méditation et d’enseignement qu’on appelle Gompa (Gom = méditer – Pa = lieu)


Comment ne pas être totalement imprégné dans un lieu comme celui-ci : des statues de Buddhas, de lamas, des photos, des peintures, des fresques… un lieu doux pour apprendre sereinement, dans les meilleures conditions…


Un « maître », plusieurs « maîtres », plusieurs matières…

On l’appelait Venerable Thubten Dondrub : moine à caractère, franc et l’exemple de l’humilité… Il nous donnait les cours de bouddhisme tibétain. Je l’adorais, chaque cours était pour moi une nouvelle leçon de vie !


L’enseignement le plus « marquant » fut bien celui où il parla des relations mère-enfant, je crois bien que la moitié de la salle pleurait tellement on s’est tous reconnu dans ses propos… http://www.fpmt.org/teachers/resident/dondrub.asp


Son intendant qui nous donnait les cours de méditation ‘analytiques’ (sur les enseignements que l’on avait à ce moment), je ne me souviens plus de son nom (honte à moi !) ; un moine israélien des plus gentils et avec beaucoup d’humour. C’est lui qui un jour, a donné une crise de rires à la salle entière en début de méditation ; je ne sais plus bien pourquoi mais ça faisait du bien de rigoler jusqu’à en pleurer ! Quel moine !


Venerable Ani Karin, une nonne avec la voix la plus douce du monde et un sourire à tomber… une personne qui dégage tellement de belles vibes, impossible de ,e pas être serein dès que vous la voyez… http://www.talkingbuddhism.com/info.php?bio=19


Khenrinpoche Geshe Lhundrup, l’abbé du monastère. Un être exceptionnel, des plus souriants et adorables… Il est aussi petit que son cœur est grand… ! Un être d’Amour… Il inspire la compassion et le respect. http://www.kopan-monastery.com/teachers_lhundrup.html


Et bien sûr Lama Zopa Rinpoche, le fameux ! Le lama le plus éveillé que j’ai eu la chance de rencontrer… Il a une manière assez spéciale pour enseigner, j’avais l’impression qu’il nous « sondait », lisait dans nos pensées avant de commencer son cours ; il ne préparait pas à l’avance, il « sentait » les ondes pour savoir comment on était aujourd’hui… et il commençait… Je n’ai pas eu de « connexion » comme certains en ont eu… mais de lui émane une « lumière » qui inspire au respect… On dit qu’il ne dort jamais car il y a du travail s’il veut aider les « Hommes » à s’éveiller. Il donne, donne, donne… sans compter… http://www.kopan-monastery.com/teachers_zopa.html


Kopan Monastery, Puja Ceremonie de Longue Vie http://www.youtube.com/watch?v=ECLE–2UDGg

Et la rencontre avec tous les autres moines du monastère ainsi que le personnel qui aident à faire de notre retraite la meilleure qu’elle soit… tous aussi gentils… Et ces élèves, ces gens, ces cultures du monde entier… On apprend à vivre avec l’autre, à découvrir l’autre… et tout le monde est tellement adorable, on est tous là pour apprendre autour du bouddhisme, cette religion pacifique où l’Amour et la Compassion sont mis en avant… alors on est tous bien tous ensemble… Tous les jours est un nouveau défi avec soi, contre ses propres peurs, ses démons… mais tout ceci se fait dans un havre de paix, et ça aide ! Et on apprend et on avance, et on en ressort grandit… !


Les enseignements que j’ai particulièrement retenus (ceci est Ma propre expérience avec Mon vécu) :

  • Tout ce que l’on voit, ce que l’on ressent vient de nous, de notre intérieur. Ce ne sont pas les autres qui agissent sur moi mais moi-même qui agit sur les autres… Tout ce que je vois, JE le crée moi-même ! Une personne est belle parce que moi je la trouve belle. Elle répond à mes propres critères. Peut être que vous ne la trouverez pas belle du tout. Une situation est difficile parce que JE la trouve difficile. Si parler devant tout le monde paraît difficile pour vous eh bien pour d’autres, cela sera un jeu d’enfants. Tout dépend donc de moi et de la manière dont JE vois le monde.

  • Mes ennemis sont mes meilleurs amis, c’est grâce à eux que je vais le plus apprendre. Si je suis quelqu’un d’impatient et qu’une personne au travail me fait sortir de mes gonds, c’est avec elle que je vais pratiquer la patience tous les jours, c’est à travers elle que je vais apprendre à travailler sur ce défaut que j’ai… Les amis, on les choisit souvent à son image, on s’entend très bien avec eux et pour se dire les choses, on le fait en « douceur »… L’ « ennemi », il n’y va pas par 4 chemins, il va droit où ça fait mal, il sait comment nous faire réagir ! La réaction, elle ne tient qu’à nous : soit on rumine dans notre coin, soit on travaille à s’améliorer ! ;)

  • Tout apparaît comme un arc en ciel. Il a besoin que tous les facteurs soient réunis pour apparaître, sinon il n’apparaît pas. De même, toutes les joies (bonheur, paix…), les souffrances (jalousie, colère…) ont besoin de facteurs pour apparaître et cela passe par nous, notre manière de voir. Rien n’existe par lui-même, c’est nous qui lui donnons vie. Aujourd’hui, je suis particulièrement de bonne humeur et si une personne me bouscule, je ne vais pas m’énerver. Le facteur « bonne humeur » a transcendé le facteur « bousculer ». Un autre jour, je pourrais m’énerver et même me battre ou pire… Tous les facteurs doivent être réunis pour que quelque chose soit créée. Et une grande partie dépend de nous.

  • Nous croyons être une entité indépendante des autres, une entité permanente, immuable, qui se suffit à elle-même. Mais le « je » existe-t-il ? » Nous sommes en fait ignorant, nous ne voulons pas reconnaître cette interconnexion permanente avec les autres. Je peux respirer l’air pur de la forêt car les arbres sont là pour créer cette forêt et cet oxygène. Ce que je mange est dans mon assiette grâce à tous ces gens qui ont travaillé à ce que ce légume se retrouve aujourd’hui dans mon assiette. Ce légume a été planté par quelqu’un, il a été récolté par quelqu’un, il a été mis en cagette par quelqu’un, il a été livré par quelqu’un, il a été mis en rayon par quelqu’un etc… Nous sommes sans cesse en relation avec l’autre, il est donc impossible de vivre indépendamment des autres… et reconnaître l’Autre, c’est savoir vivre avec lui en harmonie car chacun a sa place…

Les jours « spéciaux » où nous avons célébré des festivals, des jours inoubliables où nous avons senti la présence des ces êtres divins qui sont là pour nous aider à nous « ouvrir »… des milliers de lumières illuminant les stupas (monuments abritant des reliques et symbolisant l’esprit sacré des êtres illuminés), des étoiles sur terre pour nous éclairer… http://www.youtube.com/watch?v=Kz1b73G28Rk


Au festival de Tsongkhapa (en hommage à cet être éveillé qui apporta le bouddhisme au Tibet), chacun a allumé une bougie tout en haut de Bodnath, tous les élèves du monastère, nous avons récité des prières et bu le thé, une entrée VIP car nous étions les seuls à avoir le droit de monter tout en haut… c’était magiquement splendide…


Lors de la cérémonie de Puja (offrandes) au monastère, les moines ainsi que les élèves avons chanté en tournant autour du Stupa et du site. Tout le monde avait des lanternes de couleurs, les bâtiments étaient illuminés et des bougies étaient déposées un peu partout… ambiance des plus douces accompagnée de chants bouddhistes, de mantras…

Les petits plus qui m’ont marqués

– La définition du mot « amour » est le désir que tous les êtres soient heureux (qui est bien différente de par chez nous, je vous laisse apprécier http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/amour )

– Il y a de nombreux Bouddhas (je ne sais plus combien) avant Siddhartha Bouddha de son autre nom Sakyamuni Bouddha.

– Le bouddhisme que je pratique avec ma famille est le bouddhisme Theravada (Petit Véhicule), là bas, j’ai appris le bouddhisme Mahayana (Grand Véhicule). Pour faire bref, le bouddhisme Theravada s’arrête à l’atteinte du Nirvana alors que Mahayana va au-delà. Après avoir atteint le nirvana, on revient pour aider les autres êtres à s’éveiller.

– Au monastère, il y a 2 enfants moines qu’on dit être réincarné. L’un d’eux est la réincarnation de Geshe Lama Konchog. J’ai visionné la video de la recherche de l’enfant réincarné, j’ai aussi vu l’enfant qui vit au monastère, c’est impressionnant comme l’enfant fait des choses incroyables pour son âge.

– Geshe Lama Konchog est en fait revenu parmi les Hommes pour les aider à s’éveiller. Il avait donné des indications sur l’endroit où on devait chercher sa réincarnation. http://www.fpmt.org/teachers/konchog/konchog.asp

Je ne peux que vous inviter à visionner la video pour vous faire votre idée http://www.dailymotion.com/video/x9oba0_unmistaken-child-trailer-watch-full_shortfilms

– Pas mal de personnes devenant bouddhiste ont eu une révélation un jour. Une personne m’a dit qu’à 8 ans, elle a demandé à sa mère une statue de Buddha, une autre m’a conté qu’elle avait rencontré des moines et lamas aux endroits les plus improbables, c’étaient des signes…

– Les mantras sont des chants très puissants qui ont eu un effet transcendant sur moi http://www.youtube.com/watch?v=qjdTcWKwSBg ; http://www.youtube.com/watch?v=v9rlvrS-gzk ; http://www.youtube.com/watch?v=T5oeUqkNjoM


Quelques petits mots de vocabulaire

Bouddha : un « éveillé ». Un être pleinement illuminé qui, ayant éliminé tous les obstacles et acquis toutes les bonnes qualités, possède ainsi le pouvoir absolu d’être bénéfique à autrui. Le premier des Trois Joyaux.

Tradition du bouddhisme : lignée ininterrompues des enseignements du Bouddha où sont préservées ses réalisations. Les plus importantes de ces traditions tibétaines étroitement liées sont les Nyingma, Kadam (qui de nos jours n’existent plus séparément), Kogyu, Sakya et Gelug.

Bodhicitta : aspiration altruiste à la bouddhéité pour le bien de tous les êtres.

Dharma : enseignements spirituels et plus particulièrement ceux des êtres pleinement éveillés. Le deuxième des Trois Joyaux.

Geshe : titre sanctionnant l’achèvement et la maîtrise de l’éducation monastique traditionnelle.

Guru (terme sanskrit) – Lama (terme tibétain) : guide spirituel, maître.

Karma : ce qui entraîne l’action et son résultat. Les mécanismes de causalité. Tout acte est « karma ». Un karma peut être la cause et la conséquence de celui-ci.

Rinpoche (terme tibétain) : titre employé à l’endroit des lamas incarnés et aux maîtres spirituels signifiant « précieux ».

Mahayana : le Grand Véhicule. Le chemin des Bodhisattvas menant à l’illumination complète de la bouddhéité.

Nirvana : état transcendant la douleur. La libération des actions contaminées (karma), des perturbations de l’esprit et des renaissances répétées dans le Samsara.

Samsara : cycle de l’existence. Le cercle vicieux et plein de souffrance de la mort et de la renaissance, né de l’ignorance de la vraie nature de la réalité.

Sakyamuni Bouddha : sage du clan des Sakya, Gantama l’éveillé. Le 4ème des mille Bouddhas du présent âge, dispensateur du Dharma en Inde, au VI-s av JC.

Sangha : congrégation, assemblée. Communauté monastique suivant le Dharma. Plus particulièrement, l’assemblée des Aryas, êtres supérieurs sur la voie de la libération et du plein éveil. Le troisième des Trois Joyaux.

Sutra : les paroles et discours du Bouddha Sakyamuni. L’étude et la pratique précédent l’enseignement tantrique.

Tantra : instructions particulièrement avancées du Bouddha Sakyamuni qui conduisent rapidement au plein éveil.

Yogi(ni) : celui ou celle qui suit la discipline, le « yoga » d’une voie spirituelle tantrique.


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